La place des créatrices et créateurs dans le débat télévisé de la première Journée des Français de l'étranger organisée par le Sénat
De retour de cette séance télévisée, je note ci-après en vrac mes premières réactions.
1) Tout d'abord un grand "bravo" au président et au bureau du Sénat pour avoir lancé cette journée sur le thème "Une chance pour la France", paraphrasant le rapport du CES "Un atout pour notre pays...." (voir premier Lien à droite). Le succès mesuré par la participation à l'ensemble de la journée (expositions, fora, émission télévisée) a certainement dépassé les espérances. Les couloirs, les salles de débat, les stands étaient fort bien remplis. J'en retiens un fort intérêt des Français de France pour les Français établis hors de France. Je me félicite de cette prise de conscience que le rapport du CES sur les seuls créateurs à l'étranger a vivement encouragée. Et je passe maintenant au débat télévisé sur "Ces Français qui réussissent à l'étranger".
2) Je note et regrette l'absence de deux ministres pourtant annoncés, celui des affaires étrangères et celle déléguée au commerce extérieur. Compte tenu du thème du débat, la présence active de Mme la ministre déléguée à la coopération, au développement et à la francophonie était certes intéressante, mais plus représentative du passage assumé de la colonisation à la coopération moderne avec les pays en développement que du monde d'aujourd'hui, celui des échanges économiques, sociaux et culturels avec des pays pleinement partenaires.
3) J'apprécie l'unanimité avec laquelle l'ensemble des intervenants - de Jean-Pierre Elkabbach, qui animait les "débats", aux rares opérateurs économiques présents en passant par 8 sénateurs représentant les Français établis hors de France sur 12 qui ont pu intervenir - ont pu saisir cette émission (retransmise en direct sur la chaîne parlementaire "Public Sénat") pour honorer l'ensemble des compatriotes à l'étranger, dont les créatrices et créateurs, pour le rôle éminent qu'ils jouent dans le maintien et le développement de bons rapports entre leur pays d'accueil et la France.
4) J'apprécie beaucoup que, pour une fois, une chaîne TV ait mis en valeur des Français à l'étranger, sympathiques, dynamiques, entreprenants, plutôt que de montrer - comme cela se fait souvent - des compatriotes peu, voire pas du tout, représentatifs ni d'une partie, ni de l'ensemble des Français à l'étranger.
5) Je regrette cependant l'absence de réel "débat" contrairement à l'annonce initiale. Il s'agissait plutôt d'une émission du type "de Carolis" avec introduction de chaque sous-thème par l'animateur (PDG de "Public Sénat") puis une succession de paroles données à quelques personnalités choisies (une par sous-thème, dont une majorité de sénatrices et sénateurs et quelques - pas assez nombreux - compatriotes de l'étranger) le tout entrecoupé de (très courts) reportages ou entretiens, sur ou avec, quelques Français ayant réussi à l'étranger.
6) Trois thèmes relatifs aux engagements du gourvernement ont été abordés dans le message adressé par M. le premier ministre aux Français de l'étranger et lu par M. le président du Sénat : celui de la sécurité (anti-terroriste et sanitaire), celui de l'accompagnement des activités des Français hors de France (dont il est attendu d'identifier des marchés et stratégies nouvelles) et du redéploiement des moyens de l'Etat, celui des mesures destinées à encourager la participation des Français à la vie démocratique du pays (= une indemnité complémentaire pour les conseillers de l'Assemblée des Français de l'étranger) et la mise en place du vote électronique pour les prochains scrutins).
7) Les mini-reportages diffusés et les très brefs entretiens en salle nous ont permis d'entendre les conseils des compatriotes suivants (j'espère n'oublier personne...) :
- Jacques Brannelec qui, après avoir développé la culture des perles à Tahiti s'est installé aux Philippines sur le même créneau (perles noires et dorées),
- Corinne Bot, V-P de Polyglot Solutions, leader du recrutement d'étrangers en Australie,
- Guy Cogeval, qui dirige le musée des Beaux-Arts de Montréal et y réussit pleinement (reportage) ;
- Jean-Louis Gassée, ancien responsable d'Apple France qui réalise des performances dans les milieux de l'informatique de la Silicon Valley aux E-U d'A,
- Jacques Rostaing qui, après avoir délocalisé la production de l'entreprise familiale du cuir au Viêt-Nam, a relancé l'emploi dans l'entreprise française grâce au développement des affaires en Asie (tannerie, chaussures, vêtments...),
- Jérôme Reynes, qui sept ans apprès son installation est aujourd'hui à la tête d'une petite chaîne de boulangerie/pâtisserie au Chili (reportage),
- Olivier Fleurot, DG du Financial Times Publishing Group à Londres,
- Zina El Gheribi-Scmitz (30 ans), qui gravit avec rapidité les postes de responsabilité au sein de la banque d'affaires Galileo Global Advisors à New-York (reportage),
- Arnaud Vaissié, PDG co-fondateur d'International SOS en Asie, aujourd'hui installé à Londres,
- Didier Rechatin, fondateur de la société Promotheo qui vend des porte-clés (de sécurité) et des bracelets par milliers en Suède (reportage),
- Anne Cointreau-Huchon, propriétaire du domaine vinicole de Morgenhof en Afrique du Sud,
- Monique Delamare, qui dirige avec succès de grands chantiers de travaux pour Total, actuellement au Mexique (reportage),
- et Cynthia Howlett, franco-brésilienne, présentatrice à la TV O Globo du Brésil.
Leurs messages sont très voisins : il faut travailler, s'ouvrir au pays d'accueil, saisir toute opportunité...
Visiblement, organisateurs et visiteurs étaient enchantés. Mon seul regret : que seulement 8 véritables créatrices et créateurs aient pu faire entendre leur message tout au long de cette émission d'un peu moins de 2 heures. Mais c'est un début encourageant. J'espère que le Sénat n'en restera pas là et que d'autres propositions déjà évoquées dans ce bloc-notes verront le jour (annuaires, prix de l'Excellence à l'étranger, clubs de créatrices et créateurs...).
A demain...