106 - La Banque mondiale reconnait ses erreurs

Bilan négatif des réformes proposées pour que les pays pauvres s'ouvrent au commerce mondial

C'est ce que dévoile le dernier rapport du Groupe Indépendant d'Evaluation (IEG) des opérations de la Banque Mondiale (BM) après avoir analysé les réformes conduites de 1987 à 2004 !

Ce département, que j'ai visité et interviewé il n'y a pas si longtemps que cela, travaille réellement en toute indépendance. Ses conclusions sont très négatives non sur l'objectif, mais sur la méthode : quel que soit le critère pris en compte - PIB, PIB par tête, développement des exportations (et balance commerciale), dette, etc. - les Etats ayant appliqué les recommandations de la BM ont de moins bons résultats que ceux qui se sont débrouillés seuls pour s'ouvrir au reste du monde.

Vous trouverez ce rapport - en anglais - ici :

http://ddata.over-blog.com/xxxyyy/0/21/16/49/trade-evaluation.pdf

Je vous en parle aujourd'hui tout simplement parce que nombre de créatrices et créateurs parmi vous, ont pu et su saisir de bonnes occasions dans des Etats en pleine ouverture mais conservant une relative protection - pendant un certain temps tout au moins -, tandis que d'autres, dont les affaires étaient bonnes avant la mise en oeuvre des politiques d'ouverture recommandées par la BM ont parfois eu à en souffrir. Heureux alors ont été ceux qui disposaient d'autres activités économiques en parallèles, indépendantes de l'évolution du commerce extérieur.

Dans mon métier de consultant en développement, j'ai souvent rappelé que, lorsque l'Europe s'est industrialisée, les seuls coûts de transport des marchandises interdisaient de voir ses propres produits concurrencés par d'autres venus de plus de 500 km. La propriété industrielle ou intellectuelle n'existait pas non plus...

Le bon côté de la BM est que, environ tous les dix ans, elle sait reconnaître ses erreurs ! Le mauvais, c'est que, entre temps, dix ans ont été perdus... Et qu'un nouveau gourou, doté d'une nouvelle théorie, impose une nouvelle pratique dont, dix ans plus tard, les erreurs seront de nouveau reconnues.

A demain.